![Derniers préparatifs vendredi avant la réception du Vardar Skopje samedi.]()
Derniers préparatifs vendredi avant la réception du Vardar Skopje. (©CN)
C’est un géant qui se dresse devant le Montpellier Handball pour démarrer la Ligue des Champions. Comme la saison dernière d’ailleurs, mais cette fois auréolé du titre, le Vardar Skopje se présente au palais des sports René Bougnol. Après un derby qui leur a échappé, la mission ne sera pas facile pour les Montpelliérains qui entendent faire oublier l’échec de la saison passée où ils n’étaient pas sortis de leur groupe.
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Colère et frustration après Nîmes
Deux jours après la défaite à Nîmes, Patrice Canayer donne ses impressions : « Il y a d’abord un sentiment de gâchis car on pensait avoir fait le plus gros du chemin en revenant en deuxième période après une première vraiment pas bonne de notre part où on a réussi à limiter les dégâts. On a fait n’importe quoi dans les six dernières minutes avec beaucoup trop de bêtises qui ne sont pas pardonnables à ce niveau. Il y avait donc de la colère et de la frustration ». Ajoutez à cela les blessures de Mohamed Soussi et Jonas Truchanovicius pour compléter le tableau…
Le manager montpelliérain appelle à « regarder les choses avec lucidité et calme. On s’est fait « écraser » d’un but 25-24. On n’a pas perdu contre un club lambda. On a perdu à Nîmes dans des conditions particulières où on était devant à 6 minutes de la fin et où on s’est écroulés ».
De cette rencontre, il retient, pour le positif, « le calme et de la sérénité qui nous ont permis de gérer le temps faible pour se remettre dans le match », le comportement de Yanis Lenne « qui n’était pas titulaire et est rentré en mordant complètement dans la rencontre » ou encore la performance de Marin Sego qui « confirme sa dimension de numéro 1 et surtout qu’il est un gardien rassurant qui joue un rôle majeur dans notre effectif ».
« La donnée aujourd’hui que l’on ne maitrise pas c’est le comportement dans la compétition » regrette toutefois Patrice Canayer, « Ce que l‘on dégage par moment est insuffisant en termes de concentration, d’agressivité et d’engagement mental ».
Le comportement dans la compétition
« Il y a un certain nombre de joueurs qui pour moi en compétition ne sont pas à la hauteur de ce qu’ils sont capables de faire et dont j’attends beaucoup plus à la fois dans l’expression individuelle et collective » pointe Patrice Canayer. Et de citer en exemple à suivre le gardien croate arrivé cet été : « Marin Sego s’est comporté comme un joueur majeur, cadre, solide et rassurant. Mais on ne peut pas faire avec un seul. Aujourd’hui, il y a Marin et les autres en termes d’efficacité et de la maturité qui est dégagée ».
S’il pointe du doigt, comme avec regrets, Diego Simonet « dont on attend qu’il soit le vrai meneur dont on a besoin » ou Jonas Truchanovicius « qui doit être le vrai défenseur et attaquant que l’on attend », Patrice Canayer ne tape pas encore du poing sur la table : « Je suis complètement en phase avec ce groupe et j’ai une grande confiance dans cette équipe. C’est une équipe qui a besoin de se révéler et dont les joueurs majeurs ont besoin de prendre les clés dans la compétition ».
L’entraîneur estime donc que « le gros du travail à faire aujourd’hui est dans les attitudes et le comportement dans la compétition. Actuellement ce que je vois dans la compétition n’est pas à la hauteur des entraînements et des possibilités de cette équipe (…) Il faut que l’on soit plus dans l’exigence réciproque. Pas celle de l’entraîneur envers les joueurs mais les joueurs entre eux. En interne, il faut que le niveau d’exigence soit très fort pour tirer tout le monde vers le haut ».
L’échec de la la saison dernière
L’échec de la saison dernière, où les Montpelliérains, alors tenant du titre, n’ont pas réussi à sortir de leur groupe, a marqué le club. « Montpellier s’est pris les pieds dans le tapis en Ligue des Champions l’année dernière, c’est impossible que deux années de suite cela se passe comme ça. L’objectif de sortir des poules fixé par le président est à une hauteur tout à fait raisonnable » juge Patrice Canayer.
Le groupe a t-il de son côté une plaie à cicatriser ? « Il y a deux catégories de joueurs. Ceux qui sont arrivés chez nous et qui sont vierges par rapport à l’histoire du club » rappelle l’entraineur qui dresse un premier bilan de ses recrues, « Avec Marin Sego on a une forme de sagesse, de calme, de maitrise qui fait qu’il ne passe pas son temps à gesticuler et à crier. C’est un gardien rassurant par son comportement et ses performances. Yanis Lenne et Hugo Descart sont très largement à la hauteur où on les attend. Gilberto Duarte a beaucoup de qualités mais, actuellement, il est physiquement court et a du mal à tenir un match entier ».
À l’encontre des anciens, Patrice Canayer se montre nettement plus exigeant : « Ceux qui sont restés, qui ont été champions d’Europe avec Montpellier, dont les contrats ont été renouvelés et dont on aimerait qu’ils soient au niveau qui nous a amené au titre, doivent être des joueurs majeurs dans notre dispositif. Le club leur a donné beaucoup et en attend beaucoup en retour. Ils le savent ».
Le Vardar Skopje, la meilleure équipe européenne
Patrice Canayer ne cache pas son admiration pour son adversaire du jour : « Je le dis et je le répète, le Vardar est la meilleure équipe européenne, sans l’ombre d’un doute. Le Vardar c’est sur les trois dernières saisons : deux titres en Ligue des Champions et une demi-finale perdue contre nous d’un but. Et dans un club qui depuis trois ans est sans arrêt en crise financière dans un psychodrame permanent. J’ai un immense respect pour ce que fait cette équipe et je trouve qu’ils sont sous-côtés à un point qui m’effare par rapport à ce qu’ils sont capables de produire ».
Et si le manager montpelliérain avoue qu’il aimerait « rendre l’équipe de Montpellier aussi dure à jouer que le Vardar », il en détaille les qualités : « C’est une équipe de durs au mal à la fois sur l’aspect physique et psychologique. Ils ont beaucoup d’expériences et sont toujours très lucides même dans les moments difficiles. Ils arrivent à voir très vite où tu as des points de faiblesse, appuient dessus et ça fait très mal ».
Pour Patrice Canayer la principale force du Vardar est d’être « une équipe caméléon capable de s’adapter à l’adversaire. C’est une des rares équipes qui joue avec trois systèmes défensifs. Ils peuvent imposer leur jeu et aussi jouer pour te foutre en l’air le tien. Peu d’équipes sont capables de ça et c’est pour ça qu’ils ont autant de réussite en Ligue des Champions. Ce sont des malins, ils ont un plan A, B et C. Donc avant de les faire tomber, c’est difficile ».
Alors les Montpelliérains sont-ils capable de perturber la meilleure équipe européenne ? « Le challenge est à la hauteur. On est à domicile, on se doit de bien rentrer dans cette compétition » estime Patrice Canayer qui lance un dernier message : « Le Vardar est une montagne et j’attends que l’on ébranle la montagne, qu’on la bouscule et qu’on la fasse tomber ». Aux joueurs de montrer la même détermination que leur entraîneur.
> Montpellier – Vardar Skopje, samedi 14/09 à 17h15 au palais des sports René Bougnol. Billetterie : 15 € et 12 € en tarif réduit. Match diffusé sur BeIN Sports 3.
Montpellier : Sego, Portner – Guiraudou, Simonet, Villeminot, Descat, Grebille, Tskhovrebadze, Bos, Pettersson, Richardson, Lenne, Afgour, Duarte.
Vardar Skopje : Ghedbane, Kugis – Kukulovski, Dimitroski, Kristopans, Karapalevski, Sikosek Pelko, Dissinger, Atman, Skube, Kalarash, Cupic, Dibirov, Gorbok, Shishkarev, Gorpishin.
Les autres matchs du groupe B :
FC Porto – Meshkov Brest (samedi 14/09 à 19h)
Veszprem – Zaporozhye (dimanche 15/09 à 17h)
Kiel – Kielce (dimanche 15/09 à 19h)